Séquence 2 - Texte 3 : Le divertissement


Introduction :

Blaise Pascal est un mathématicien, philosophe et il est l’auteur des Pensées. Vers 1650, Pascal est sollicité par les Jansénistes de Port royal dans la querelle qui les opposent aux Jésuites. Les Pensées publiées en 1670, constituent une apologie de la religion chrétienne. L’extrait proposé s’attache au divertissement, c’est à dire à la capacité de l’homme à se détourner de l’essentiel. C’est à travers une démonstration rigoureuse qu’il révèle la faiblesse de l’être humain.

Un développement très clair :

Il adopte un raisonnement rigoureux composé en plusieurs étapes. 1ère étape : il part d’un constat, ligne 1 à 3, il observe les faits et constate un phénomène : « Considère » évoque la phrase préliminaire de l’analyse, l’énumération souligne la complexité du problème, le champ lexical d’application du divertissement, les agitations des hommes. « Etc. » rappelle les possibilités du divertissement. Il utilise des termes au pluriel pour mieux rendre compte de la dispersion. Pascal a constaté que les hommes occupaient la moitié de leur temps à s’agiter : c’est le divertissement. 2ème étape : la découverte ligne 3 à 8, il essaie d’analyser les faits. Sa découverte est le résultat de plusieurs observations : « quelquefois » et « souvent ». Il y observe plusieurs fois l’agitation et en tire toujours la même conclusion : il élabore un raisonnement scientifique. Si l’homme est ainsi soumis au mouvement, c’est que la stabilité lui est insupportable : « les agitations » répondent à « une seule chose ». Un premier exemple de divertissement illustre la découverte de Pascal : la répétition « demeurer chez soi avec plaisir » rappelle le but à atteindre. Les indications de lieu insistent sur l’incapacité de l’homme à demeurer chez soi. Les activités évoquées permettent d’échapper à l’enfermement. A partir de la ligne 10, il approfondie sa pensée « mais quand j’ai pensée de plus près ». Les mots « cause » et « raison » montre la logique du raisonnement. Le verbe « j’ai trouvé » suppose qu’il a trouvé la raison des malheurs : si les hommes se divertissent c’est qu’ils cherchent à échapper à leur condition. A partir de la ligne 13, il développe des exemples. Il s’attache à la royauté car cet exemple englobe l’adhésion de tous malgré la position enviable du roi lui aussi est soumis à sa condition : « menacer », « révolte », « mort », « maladie », lui aussi cherche le divertissement. Pascal oppose ensuite le roi à ses sujets : ce n’est pas le pouvoir qui fait le bonheur mais le divertissement. Il reprend ensuite des exemples développés au début, activités de loisir. Puis il développe l’exemple d’un père accablé : accumulation de malheurs. Il a choisi un cas radical pour mieux illustrer son propos. « Ce matin » marque la contradiction. Il délivre une vision pessimiste de l’homme. A partir de la ligne 35, il élabore une conclusion. Il généralise son propos « il passe de l’homme endeuillé à l’homme ». Il montre que les hommes ont besoin de se divertir pour être équilibré.

L’analyse du divertissement s’inscrit dans la conception d’un monde faible et misérable :

Pascal est un janséniste. Pour les jansénistes, l’homme est misérable et faible. Seul dieu peut lui envoyer la grâce. L’image du malheur est omniprésente : substantif, adjectif et synonyme. L’image de la vulnérabilité est omniprésente. L’homme est vulnérable car il est soumis à la mort d’où sa condition tragique. Pour se révolter contre le caractère vulnérable et faible de sa condition, l’homme fuit pour trouver le bonheur. Par le divertissement, l’homme cherche le bonheur mais c’est une quête illusoire. Le bonheur est en dieu, c’est ce que propose le jansénisme : il s’agit d’abandonner le monde pour se consacrer à la recherche de dieu.

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Auteur : LLay